Kipay Energy a apporté son appui à l’essai vidéo intitulé “Kalera” réalisé par le centre d’art Waza de Lubumbashi qui est actuellement présenté à la Documenta 15 dans la ville de Kassel en Allemagne. L’installation vidéo explore le concept du colonialisme vert et des difficultés que la population locale rencontre pour concilier leurs besoins vitaux et la protection de la nature.
La Documenta est l’une des manifestations d’art moderne et contemporain les plus importantes et les plus influentes au monde. Elle se tient tous les cinq ans à Kassel, en Allemagne. Pour l’édition 2022, la direction artistique a été confiée au collectif d’artistes indonésien Ruangrupa qui a voulu créer une plateforme artistique interdisciplinaire, collaborative et orientée vers l’international.
Parmi les 76 collectifs d’artistes participants, le centre d’art Waza de Lubumbashi a été sélectionné pour participer à l’exposition principale au musée Fridericianum. L’un des projets présentés par Waza est l’installation vidéo intitulée “Kalera” qui s’intéresse au rapport de la communauté locale à la conservation de la nature.
Ce projet s’inspire du livre de Guillaume Blanc « L’invention du colonialisme vert – Pour en finir avec le mythe de l’Eden africain » qui explore le concept du colonialisme vert. L’auteur analyse les conséquences de la vision idéalisée de la nature africaine par les pays du Nord, héritée de l’époque coloniale, et la manière dont elle est mise en pratique par l’intervention des institutions et organisations internationales dans la protection des parcs nationaux des pays du Sud.
L’essai vidéo de 30 minutes explore les connaissances écologiques traditionnelles des communautés locales sur la nature et les mythes culturels du village Kalera autour des arbres. On y découvre un praticien de la médecine traditionnelle qui nous présente son livre de médecine écrit dans la langue locale, le Sanga, répertoriant les remèdes à base de plantes locales pour toutes sortes de maladies. Une conversation entre villageois donne un aperçu de la manière dont leurs moyens de subsistance reposent sur ce qu’ils peuvent récolter dans la nature sans jamais franchir la frontière voisine des aires protégées.
Le chef traditionnel du village nous explique comment la population locale vit le fait de vivre à proximité du parc national de l’Upemba et leur relation avec les autorités du parc national : ‘’Les habitants ne jouissent pas librement des richesses que leur offre la nature. Ils sont soumis à des restrictions et interdits car le village avoisine le parc national. Et les relations avec les autorités des aires protégées sont souvent tendues ‘’.